Un témoignage fort
«À certains moments, je me reconnaissais difficilement dans le discours des enseignants du secondaire, le plus souvent eux-mêmes issus de la classe moyenne. En effet, lorsque ces derniers faisaient référence à ce qu’eux considéraient comme faisant partie de la vie de tous les jours, il m’arrivait souvent de me sentir diminuée. Entre autres, lorsqu’on m’a demandé de faire un travail ou un exposé oral traitant d’un voyage passé et que j’ai dû mentir, ou encore lorsque j’ai dû user de bien des stratagèmes pour vérifier les cotes de la bourse dans le journal. Pire encore, il était difficile pour moi de me procurer des rouleaux de papiers absorbants vides pour un projet, et même de papier hygiénique, parce que nous n’en avions pas ou plus à la maison. Imaginez la pression sur mes épaules, et sur celles de ma famille, lorsqu’on nous demandait une contribution monétaire pour une activité quelconque! Et ce ne sont là que de simples exemples de situations où j’ai eu l’impression que l’école me discriminait, me rejetait même, étant donné ma situation économique précaire.»
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